Le sport, bon vieux bastion de la virilité, se voit pris d’assaut par une horde d’athlètes guerrières bien décidées à faire souffler un vent de féminisme sur le monde sportif. Zoom sur ces femmes qui mènent la vie dure aux clichés.
Qu’elles se nomment Serena Williams, Amélie Mauresmo ou tout récemment, Nafissatou Thiam, ces femmes athlètes continuent de s’imposer comme des figures importantes de leur discipline. Pourtant, le combat n’était pas gagné d’avance.
Féminisme, vous m’avez dit ?
C’est un fait : les femmes ont très longtemps été mises sur le banc de touche d’une grande majorité de disciplines sportives. Physiologie jugée trop fragile, peu adaptée à l’activité physique, les femmes n’ont pas toujours eu leur place au sein du monde sportif. Si vous vouliez pratiquer une activité physique, mesdames, la danse vous aurait été conseillée car elle illustre le charme de la femme et préserve sa beauté naturelle.
En effet, à la fois outil de séduction et de reproduction, le corps de la femme est avant tout perçu comme objet. Très tôt standardisé, il se devait d’être petit et frêle. La cause ? Le rôle sociale du corps qui la cantonne uniquement à la représentation. S’exercer n’avait de sens que pour modeler le corps d’une femme « pas assez parfaite ». Cela a-t-il vraiment changé ? Le débat est long.
Ce n’est que vers la fin des années 20 que le sport féminin se démocratise. L’ouverture d’esprit des années folles amène un vent de révolution pour la femme. En 1928, les femmes ont accès à l’athlétisme et ce n’est qu’en 1932, qu’elles ont accès aux J.O de Los Angeles. Par la suite, s’ensuit une série de figures féminines qui marquent l’histoire du sport telles que Fanny Blankers-Koen championne du 80 mètres haies en 1948 et mère de deux enfants ou encore l’australienne Annette Kellerman qui démocratise le maillot de bain moderne et lutte pour le sport comme moyen d’expression féminin.
Au vu de l’histoire du sport, il est certain que celui-ci a contribué à alimenter la machine des inégalités. D’ailleurs, l’actualité tend à le démontrer avec le récent scandale lié à la tenniswoman Serena Williams, sanctionnée pour la combinaison noire (au lieu de la traditionnelle mini-jupe) qu’elle a arborée sur la terre battue de Rolland Garros. Cela dévoile la piètre image d’une société dirigée par ce que nous pensions, des idées révolues.
Sport et féminité, est-ce si dur à concilier ?
Souvent raillées pour leur physique « trop musclé » et leur allure « peu féminine », il est connu que les athlètes cultivent un rapport ambiguë à leur corps.
Mais quel rapport ont-elle à leur féminité ?
Psychologies magazine a consacré une interview à Ingrid Graziani, ancienne championne de boxe, durant laquelle elle se confie sur la difficulté de séduire lorsqu’on est une sportive. Ce phénomène affecterait bien plus d’athlètes féminines qu’on ne le croit. Par exemple, on a souvent qualifié l’ex-nageuse française Amélie Mauresmo de « masculine » car sa carrure ne la plaçait pas sous l’étiquette de la féminité.
Y aurait-il, alors une incompatibilité entre féminité et sport ?
Du tout ! Il n’y a pas de critères quant à la féminité. Chaque femme l’exprime différemment. Aujourd’hui, elle est marque de fabrique et arme chez certaines athlètes. Compétitrices, elles n’en demeurent pas femmes avant tout. Certaines vont même jusqu’à fouler de leur paire de gambettes fuselées les cat walks de la fashion week de Paris. C’est le cas de notre athlète belge, Nafissatou Thiam, égérie de Virgil Abloh le temps d’un défilé.
Le sport voit la vie en rose : évolution et révolution
Les heures sombres de l’égalité des sexes sont désormais derrière nous. Le féminisme semble triompher dans tous les domaines, même dans celui du sport. De nombreuses organisations mettent en place des projets afin de lutter pour l’égalité des sexes à travers le sport. Nous sommes encore loin d’une société égalitaire mais il y a une nette amélioration.
Les J.O peuvent témoigner de ce virage important. Alors qu’en 1990 les J.O de Paris ne comptaient que 22 femmes toutes disciplines confondues, ceux de Rio se démarquaient par un total de 45% d’athlètes féminines sur un total de 306 épreuves.
Les réseaux sociaux soutiennent également la cause féministe, à travers le monde entier. Récemment, on a vu les #metoo ou #womanhood fleurir sur la toile. Leur but ? Emanciper la femme et la sensibiliser aux violences qu’elle endure au quotidien. Dans cette optique, l’ONU a lancé une variété de campagnes sportives afin de favoriser l’indépendance et le droit à l’égalité de la femme.
De plus, les nombreuses campagnes de sensibilisation au harcèlement verbale, telle que La Sine Qua Non Run, sont organisées fréquemment. Les femmes sont encouragées à sortir de leur silence et dénoncer les abus dont elles sont victimes.
Vers une image de la femme assumée et sublimée
Ces athlètes féminines véhiculent la nouvelle image de la femme forte et indépendante. Elles s’imposent et en imposent à leurs compares masculins. OUI, la femme s’assume mais surtout elle s’accepte ! Présente dans de nombreux domaines réputés « masculins » (politique, médical et sportif), elle porte en elle le message de l’égalité. Il est en votre pouvoir de mettre K.O les clichés de cette société.
Tremblez, braves gens ! Aujourd’hui, le monde se conjugue au féminin et il s’en porte bien !
L’équipe féminine de Formyfit